Musée Bourdon

Le chariot de Ranvier se compose d’un tube creux en bois recouvert à l’extérieur d’un fil en métal. Il s’emboîte dans un bâton rond en bois, qui, lui aussi, est recouvert d’un fil en métal, permettant de le faire coulisser le long de la règle. Le bâton est rattaché à un support en bois possédant une règle graduée de 0 à 21.5 cm. A l’une des deux extrémités, se trouve un interrupteur, ainsi que des fiches en laiton.
 
Cet appareil permettait de mesurer les seuils de sensibilité (résistance électrique) pour les sensations cutanées, l’écartement du noyau inducteur et de la bobine faisant progressivement augmenter l’intensité du courant perçu.
  Le sujet avait les yeux bandés, et deux électrodes excitatrices, placé à 1 cm l’une de l’autre, étaient posées sur son poignet. On lui faisait ressentir les effets d’un flux électrique, et on lui demande de prévenir lorsqu’il les percevra, si faibles soient ils. L’expérimentateur prévenait le sujet 2 secondes avant chaque stimulation par le signal: « Attention ». Au fur et à mesure de l’expérience, de stimulation en stimulation, la distance de déplacement du chariot augmentait, augmentant de même l’intensité du courant induit (dans le cadre d’étude portant sur le seuil de douleur perçue), et ceci toutes les minutes. Pour la mesure du seuil de sensibilité au courant induit, la première stimulation était la plus forte, les suivantes allant decrescendo jusqu’à ce que le sujet signifie à l’expérimentateur qu’il ne perçoit plus rien. Pour déceler toute fraude ou suggestibilité, l’expérimentateur laissait le circuit ouvert volontairement; ainsi il vérifiait la constance des réponses.
 

Source: -TOULOUSE et PIERON, Technique de psychologie expérimentale (Tome 2).Édition G.DOUIN. PARIS (1911).